L’éducation démocratique (et gratuite)

ecole_pour_tousComment pouvons-nous accéder à une éducation sur mesure pour nos envies, exigences, et surtout pour nos « poches » ? Comment trouver la motivation à apprendre et à se former, et surtout comment prendre connaissance des possibilités qui nous sont offertes ? Cet article se propose de présenter et de synthétiser un bon nombre de possibilités d’apprentissage non-formelle et informelle aujourd’hui disponibles, dans le monde réel comme sur internet.

Aujourd’hui, à côté de l’incontournable éducation traditionnelle, acquise au sein de la famille et à l’école, on reconnait l’éducation non formelle et informelle comme tout à fait dignes. On parle donc « d’éducations ». En effet, Il a été démontré par les spécialistes des sciences de l’apprentissage que les étudiants n’apprennent pas seulement de l’enseignant, mais aussi des autres étudiants (apprentissage entre pairs) et tout seul (auto-apprentissage).

Expériences

Les possibilités d’apprentissage se multiplient ainsi. On peut se former, d’avantage qu’à l’école, au cours des activités périscolaires (ateliers, animations, cours artistiques, sport), des échanges (linguistiques, culturels, ou même pratiques, comme dans le cas du woofing[1]), des stages, des expériences de volontariat (national ou international) ou d’associationnisme, etc. Chaque activité et experience est pensée pour que les enfants et les jeunes apprennent et développent des compétences ; très souvent les activités sont gratuites et prévoient des remboursements et même une petite aide économique sous forme d’argent de poche.

Le concept même de « compétence » est aujourd’hui très étendu et prend en considération les connaissances théoriques, les savoir-faire pratiques et les savoir-être, ou comportements relationnels. C’est-à-dire, pendant un stage dans une école, par exemple, on peut apprendre les phases du développement de l’enfant, à instaurer la discipline et à travailler en équipe avec les enseignants.

L’Union Européenne

Les institutions de l’Union Européenne ont travaillé beaucoup sur des projets qui puissent fournir aux citoyens européens la possibilité de se former autrement qu’à l’université ou en dehors de leur propre pays. Il existe des programmes pour tous, dans le cadre des études, de l’insertion dans le monde du travail (stages, etc.), du volontariat, de la recherche, de la formation et de l’éducation, etc.
Chacun parmi ces programmes vise à un apprentissage en contexte : on apprend sur le lieu, en immersion, une nouvelle langue et des nouveaux contenus.  Les compétences apprises sont ensuite reconnues et exploitables au sein de l’Europe entière, grâce à un système de reconnaissance des titres (équivalences des diplômes) et des expériences (reconnaissance des acquis et des compétences) de plus en plus répandu.

Erasmus+

Dès 2014, tous les programmes de l’Union Européenne sont réunis dans un seul programme, Erasmus+, centré sur trois piliers : éducation et formation, jeunesse et sport. Le programme Erasmus+ part avec une base de 14,7 milliards d’euro, qui va être élargie au fur et à mesure que de nouveaux projets vont être mis en place. Il aspire à toucher 4 millions de personnes.

Pole Emploi, France

En France, un accord entre les chercheurs de travail et le Pole Emploi permet aux premiers de suivre des formations gratuites et intensives dans différents secteurs : langues étrangères, informatique, « remise à niveau » (pour une meilleure maitrise des savoirs fondamentaux), et sujets plus spécifiques, comme comptabilité, cuisine, artisanat, etc. Où ? Le choix ne manque pas : CNED, GRETA, Chambre du Commerce et de l’Industrie, sites régionaux du Pole Emploi, etc. (pour une liste exhaustive cliquez ici).

Internet

Et puis, pour démocratiser le savoir, il y a internet. Aujourd’hui tout sujet peut être approfondi grâce à un cours en e-learning (apprentissage à distance, via internet).

Au-delà des cours formellement donnés par les universités en e-learning, il existe un grand choix de cours non-formels, ou semi-dirigés, et gratuits (mais qui peuvent devenir formels, en délivrant un certificat, si l’élève paye une inscription). Ils sont donnés par les meilleures universités du monde () via des plates-formes internet dédiées; ils durent quelques semaines et nécessitent relativement de peu d’heures de travail.

Les plus célèbres sont les plates-formes américaines Coursera, Edx, Udemy, Udacity, mais aussi les européennes Iversity, Océan, Fun (« France Université Numérique »). Leurs cours prennent le nom de MOOCs « Massive Open Online Courses » en anglais, et FLOTs « Formation en Ligne Ouverte à tous » en français, et se basent sur des supports écrits (cours, textes, liens internet, forums, quiz, tests), vidéos, audios.

Pour citer quelques exemples, Coursera offre actuellement plus de 600 cours, donnés par différents institutions américaines et universités du monde entier, et disponibles donc en plusieurs langues, pratiquement dans tous les domaines (business, éducation, économie, santé, sciences sociales, littérature, histoire, mathématique, …). Ses cours ont atteint plus de 7 millions de personnes.

Udacity a lancé un projet audacieux : apprendre en faisant (learning by doing). La plate-forme propose des cours pratiques, dans lesquels il faut, outre l’apprentissage théorique des sciences de l’informatique, porter à termes des projets réels : analyser des bases de données, programmer et développer un site web, un blog, ou des applications, en collaboration avec les social networks les plus connus.

Océan, un portail[2] international né d’une collaboration entre France, Suisse, Belgique et Québec, est la réponse francophone aux cours en lignes qui veulent rejoindre un public le plus vaste possible (220 millions de francophones et 100 millions de personne qui apprennent le français dans le monde).

La possibilité d’apprendre les langues étrangères en ligne, gratuitement et « sans effort », est assurée par nombreux sites. Parmi les meilleurs: livemocha, BBC pour l’anglais, Tv5Monde pour le français.

L’éducation familiale

Pour ce qui concerne les plus petits, nous assistons à une inversion de tendance : l’éducation est prise en charge par les grand parents.
Il s’agit d’un phénomène qui revient à la mode dans beaucoup de pays, où les familles préfèrent, quand c’est possible, ne pas inscrire leurs enfants à la crèche et à l’école maternelle, et les envoyer à l’école à partir seulement de 6 ans, comme dans le passé. Les raisons qui poussent les familles à un tel choix sont plusieurs : la génération des grands parents est aujourd’hui plus instruite, plus diplômée, et en relative bonne santé, et peut bien s’occuper des petits enfants. De plus, les crèches et écoles maternelles sont soit devenues plus chères, soit elles ont perdu la confiance des parents, qui sont de plus en plus critique envers le système scolaire traditionnel.

En tout ça, on peut constater que la vrai démocratisation de l’éducation réside aujourd’hui plus que jamais dans la curiosité et la force de volonté ; sans ces deux forces motrices, même avec toutes ces possibilités à disposition, personne ne partira se former à l’étranger, ou bien suivra une formation intensive de dix heures d’anglais par semaine, ou encore portera à terme un cours entreprit en ligne.

 


[1] WOOF, World Wide Opportunities in Organic Farms, nait en Angleterre dans les années ’70 et est pratiqué aujourd’hui en plus que 200 fermes sur 45 pays du monde entier. Des volontaires aident les propriétaires à travailler la terre, à s’occuper des animaux, et dans toute autre activité de la ferme (production des fleurs, de bière, etc.) ; en échange il est hébergé et nourri, découvre un nouveau travail et une nouvelle façon de vivre, par fois une autre langue et un nouveau pays.

[2] Souvent les cours offerts en français par Océan sont hébergés pas Coursera ou Edx.

 

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