Governic

Règles du jeu
Règles du jeu
Introduction

 

richeVous êtes un acteur de la vie sociale de plus ou moins grande envergure (nanti, aisé ou démuni), et en tant que tel, votre but est d’accroître votre influence politique.
Grâce aux points Governic, vous pourrez accumuler des ressources et des atouts. Le hasard, votre stratégie et vos projets politiques seront vos armes !
Mais tout n’est pas facile : n’oubliez pas les impôts ! Sans parler des événements qui auront un impact considérable sur votre avenir ! Et comme vous le savez tous, la vie est plus facile pour les nantis que pour les autres citoyens.
Pour remporter la partie, le but est d’acquérir le plus de points Governic possible. Pour cela, vous avez 6 années (tours de jeu). A vous de négocier et de penser stratégiquement pour gagner!

 

Explications supplémentaires
Ce jeu a pour but de sensibiliser les joueurs aux contraintes et opportunités auxquels font face les différentes strates de la population sur le terrain politique. Premièrement, les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tous et affectent différemment les joueurs. C’est ce que l’on appelle le pluralisme juridique. Deuxièmement, l’accès ou l’exclusion du jeu politique est le résultat d’une négociation au cours de laquelle les acteurs interagissent et rivalisent. Les acteurs mieux lotis ont un avantage comparatif durant les négociations avec les autres joueurs. Cependant, les moins influents continuent de représenter une force, mais sous des conditions contraignantes. Cette négociation rappelle l’importance de la médiation dans le domaine politique dans un contexte de pluralité institutionnelle et de fortes inégalités entre les acteurs.
Governic a des objectifs d’apprentissage factuels et socio-émotionnels. Les objectifs factuels concernent la prise de connaissance et la compréhension des dynamiques de pouvoirs et d’inégalités sur la scène politique dans les capacités d’influence et de négociations entre les acteurs. Les objectifs socio-émotionnels inclus la compréhension de l’impact des règles institutionnelles sur la marginalisation et les inégalités affectant les différents groupes socio-économiques. En outre, le jeu est propice à générer une discussion sur la représentation des intérêts des citoyens et de la vie politique en général, aussi bien au niveau local et national qu’européen.

 

Contexte

 

Dans le contexte de libéralisation de l’économie dans tous les domaines (y compris le domaine politique), les acteurs sont confrontés à une commercialisation de leur espace. Des acteurs très influents (partis politiques, groupes de communication, consortium et entrepreneurs privés) cherchent à acquérir et maintenir leur influence. De nombreux chercheurs et citoyens évaluent cette position dominante comme une entrave à l’entrée sur la scène politique pour des acteurs moins ou peu influents. Par exemple, aux élections Européennes, à l’exception de Libertas en 2009, aucun petit parti en France n’a jamais réussi à obtenir un siège au sein du Parlement Européen. Cela limite les initiatives citoyennes et l’intérêt pour la démocratie participative et a un impact négatif sur la structure du lien social.
Le jeu cherche également à démontrer l’existence d’un pluralisme juridique dans le domaine politique. Dans les négociations pour la représentation des intérêts des différents acteurs, plusieurs types de normes (formelles et informelles) et règles coexistent : celles provenant des règles du jeu (qui seront respectées ou contournées par les joueurs), celles provenant de l’intégration des conditions de jeu des acteurs, etc. Ainsi, chaque acteur (ou corps social) génère des règles internes et des symboles qui sont soumis aux règles et décisions produites par les autres acteurs. Chaque participant est donc soumis à différents niveaux normatifs et cognitifs qui déterminent sa stratégie et ses interactions avec les autres acteurs. Cette multitude de normes peuvent se renforcer, se contredirent ou coexister au rythme des relations de pouvoir et des choix effectuer par les joueurs.

En outre, le jeu se veut stratégique : les joueurs doivent choisir entre différents types de ressources, en fonction de leurs approches des risques. Par exemple, investir dans les médias offrent un retour plus faible mais à un coût moindre, alors qu’investir dans les relations à un coût plus élevé mais à un revenu plus élevé. Les joueurs doivent également choisir entre une concentration ou une diversification de leurs investissements sur le jeu, en choisissant la minimisation ou la multiplication des risques. Leur statut socio-économique influence cette prise de risque, les notables, de par leur situation, pouvant se permettre de prendre plus de risque que les simples citoyens.

Enfin, le jeu met en exergue le fait que l’accès ou l’exclusion du domaine politique est le fruit de négociation ainsi que le choix d’acteurs ayant différents niveaux de pouvoir. Sur une échelle plus large, le jeu représente la confrontation de groupes stratégiques hétérogènes se confrontant l’un l’autre et guider par des intérêts matériels ou symboliques plus ou moins compatibles. Les acteurs sociaux interagissent, négocient et rivalisent pour le même objectif : la distribution de la représentativité politique sur le territoire. Le résultat de cette négociation ou compétition dépend de la volonté des acteurs de reproduire ou non les règles qui gouvernent l’accès, le contrôle et l’usage des ressources.

Règles du jeu