Gagner les Européennes en outsider en France: est-ce possible?

europe trou noir

Imaginons vouloir créer un jeune parti (ou un parti de jeunes) et se présenter aux éléctions européennes en France. Ce petit parti aurait-il une chance face aux partis dominants comme le Parti Socialiste ou l’UMP? La réponse par les faits.

Depuis 1979, date des premières élections parlementaires européennes, quasiment aucun petit parti en France n’a réussi à gagner un siège de député. Seul Philippe de Villiers a réussi cet exploit en 2004 et 2009 en se présentant sous la bannière du Mouvement pour la France en 2004 et du Parti Libertas (un parti euro-sceptique dont il est le seul élu) en 2009. Et pourtant, ce n’est pas le choix qui manque: aux dernières éléctions Européennes, ce sont en tout 160 listes présentées aux électeurs. Depuis 1979, on peut cependant noter une légère démocratisation, puisqu’à l’époque seuls 4 alliances ou partis avaient obtenus des sièges (UDF/UFP ; PS-MRG ; PCF –UP; RPR) contre un maximum de 8 en 2004 (PS, UMP, UDF, Front National, Les Verts, Mouvement pour la France, PCF, Parti Communiste Réunionnais).

Le mode de scrutin semble pourtant démocratique, puisqu’il s’agit d’une élection à la proportionnelle. C’est ce même scrutin qui a permis au Parti pirate de gagner un siège en Suède, la liste Hans Peter Martin en Autriche ou le Parti Nouvelle Ére en Lettonie. Cependant, les examples sont rares car le nombre de voix nécessaires pour être représenté (le quorum) est très élevé. Par exemple, en 2009 dans la région Ouest, avec 212 524 voix et 8,48% des suffrages, le mouvement démocrate est le dernier des partis gagnants et n’obtient qu’un seul siège (Sylvie Goulard). Le Nouveau Parti anti-capitaliste, avec 128 641 voix et 5% des suffrages n’obtient même pas un siège au parlement européen.

L’absentéisme peut également expliquer ce résultat: en 2009, le taux de participation aux élections Européennes était de 40.9% en France, le taux d’abstention étant de 56,5 % au niveau Européen. Avec un taux d’abstention aussi fort, les votants ont tendance à émettre un vote stratègique plutôt qu’un vote sincère, privilégiant ainsi les partis dominants. En outre, les partis dominants ont bien évidement plus de moyen pour convaincre les votants.

En conclusion, la probabilité qu’un petit parti réussisse à obtenir un siège aux Européennes est faible, mais fort heureusement cela n’empêche pas de nombreuses listes de se présenter à cet exercise démocratique. C’est un peu comme le loto, beaucoup de joueurs mais peu de gagnants.

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