Alors que nous sommes en train de créer un gouvernement des jeunes et essayer de modifier les politiques publiques en leur faveur, il nous a semblé important de s’interroger sur ce qui caractérise la jeunesse d’aujourd’hui.
L’allongement de la jeunesse s’accroit partout en Europe, comme le montre l’accès au premier emploi, le mariage et la naissance du premier enfant ou le départ du cocon familial. Pourtant, la dépendance financière et sociale des jeunes vis à vis des parents ou de la collectivité reste grande. Une des caractéristiques de la génération Y est donc son incapacité à maîtriser son destin. Face à l’incertitude liée à la conjoncture économique, la difficulté de l’insertion professionnelle, la multiplication d’expériences courtes et discontinues, la jeunesse se questionne sur son rôle social et sa destinée.
Les jeunes français ont un niveau d’études impressionnant, des connaissances linguistiques supérieures aux générations précédentes, une adéquation avec le monde numérique contemporain et un fort dynamisme. Cependant, les institutions (École, Famille, État) considèrent toujours la jeunesse comme une période d’immaturité. Au lieu de valoriser et responsabiliser la jeunesse, cette dernière reste apparentée dans l’imaginaire collectif à une source d’insécurité, à la drogue et la marginalité. Dans une société très rationalisée telle que la notre, le rejet du désordre porte donc à décrédibiliser la jeunesse, puisqu’elle est perçue comme une source de désordre et donc de risque.
Pourtant, ces idées préconçues ont peu à voir avec la réalité. Les jeunes ne font pas que bruler des voitures. Rappelons aussi que Facebook a été inventé par un jeune de 20 ans. Bien entendu, les exemples de réussites de jeunes français ne sont pas légion, malgré leur talent, leur créativité et leur ouverture d’esprit et c’est justement là le problème. En outre, l’esprit de Mai 68 semble très loin, comme le montre le caractère éphémère du mouvement des indignés, symbole de l’anticonformisme actuel. Ce qu’il faut, c’est donc redonner espoir et envie à la nouvelle génération, contribuer à changer les mentalités et apporter de nouvelles possibilités. C’est ce que nous espérons faire avec cette initiative de jeunes, le Laboratoire de la Gouvernance.
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