Mais qu’est-ce qu’un immigré? Selon les instituts statistiques français, il s’agit de personnes nées étrangères, à l’étranger et résidant sur le territoire national. Les descendants des immigrés nés en France ne sont donc pas comptabilisés comme immigrés. Selon l’Institut National d’Études Démographiques (INED), la France comptait ainsi 5.1 millions d’immigrés au 1er janvier 2006 (soit environ 8% de sa population). Depuis 2003, ce sont entre 200 000 et 210 000 ressortissants étrangers qui s’établissent en France chaque année. Ce chiffre reste deux fois moins important que celui enregistré dans les années 60, époque à laquelle la France accueillait près de 150 000 personnes supplémentaires par an, rapportées à une population totale plus faible. La France n’est donc plus un pays d’immigration de masse. Selon l’INSEE, 35% des immigrés proviennent de l’Union Européenne ( Portugal: 575 745 immigrés, Italie: 323 305 immigrés, Espagne: 262 512 immigrés) et 43% du Maghreb (Algérie: 702 324 immigrés, Maroc: 645 246 immigrés). Selon Alternatives Économiques (n°302, Mai 2011), « plus de la moitié de ces immigrés ont aujourd’hui plus de 55 ans. »
Selon l’enquête « Trajectoires et origines » réalisée en 2008, par l’Insee et l’Ined, les enfants d’immigrés sortent plus souvent que les autres sans diplôme du système scolaire (13% contre 8% pour le reste de la population). 65% des descendants d’immigrés originaires d’Afrique Subsaharienne résidaient dans la seule région parisienne et 66% des descendants d’immigrés Algériens se regroupaient dans cinq régions: Ile-de-France, Rhône-Alpes, Auvergne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon. Le problème est donc l’intégration plutôt que l’immigration.
Un rapport de 2006 du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie met en exergue le fait que l’immigration a un effet mécanique positif sur l’activité et la croissance, soit 0.1 point de croissance pendant un an pour l’arrivée de 50 000 nouveaux migrants. Dans une étude comparative sur 74 pays, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) établit qu’une hausse de 1% de la population active liée à l’immigration augmente le produit intérieur brut de 1%. Enfin, l’emploi des immigrés est à majorité peu qualifié et donc complémentaire de celui des autochtones. Les immigrés se contentent de salaires peu rémunérateurs, ce qui engendre une baisse des prix (ou un plus grand bénéfice des patrons), des produits français plus compétitifs et permet ainsi de relancer les exportations. Alors que la concurrence sur le marché du travail entre autochtones et immigrés reste faible, la compétition est rude entre anciens immigrés et nouveaux arrivants, le marché du travail pour les personnes non qualifiées étant très compétitif et très cloisonné. Quant aux immigrés qualifiés, ils sont une source d’innovation pour le pays.